Une journee bien remplie

Publié le par anarcaviar

A noter, le mardi 6 decembre a 13h30 sur France culture, diffusion de l'émission "les pieds sur terre" consacrée au camp de Valognes ("la chasse au Castor") podcastable toute la semaine ou a auditionner sur le site de France Culture

 

 

Ramené de la boutique de souvenir du camp de Valognes 

 

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mercredi 23 novembre, 7heures : départ du camp

 

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7 heures 20 : passage au flambeau, hmm, belle baraque !

 

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7 heures 40 : premiers girophares en vue, ça se précise

 

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8h30 : gazage des minorités

 

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10h : les affaires reprennent

 

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le nouveau chasseur français 

 

Retour sur le camp de Valognes et le départ du dernier convoi Castor de la Hague pour Gorleben ...


D'ou est venu cet ovni dans la routine antinucléaire française ?


Du constat d'abord que l'action non violente en petit groupe est devenue trop dangereuse en France, sur cette lutte en particulier : nous ne pouvons pas oublier le décès de Sébastien a Avricourt en novembre 2004, ni les quatres blessés aux mains du blocage de novembre 2010 près de Caen.

Est alors apparue la nécessité de populariser l'opposition aux transports, déja de grande échelle en Allemagne mais groupusculaire en France.

Augmenter la pression sur le "maillon" transport, un des plus fragile. 

 

 Le hasard a fait que le moment était spécialement propice : tapage autour de l'accord Vert-Ps  qui abandonne la sortie du nucléaire contre une trentaine de sièges de députés pour les Verts, annonce par Areva de 2500 suppression d'emplois à l'étrangersuivie d'un discours terrifié venant de l'UMP sur le thème "il faut sauver l'emploi industriel en France"(merci Gandrange).

Dans le même temps plan social et piquet de grêve à La Hague...

Depuis, sur le modèle du calendrier en chocolat de l'Avent, nous avons droit chaque jour  jusqu'a Noël à un discours surprise sur le nucléaire (Strasbourg, Tricastin..).


Tout indique que, pompon sur le champignon, nous sommes à mi parcours entre la catastrophe de Fukushima et celle d'Avril 2012;


 C'est clair, a part nous tout le monde se serait bien passé de voir le sujet débouler en fanfare au 20 heures à cause de 400 mauvais coucheurs.

Et ce n'est pas en faisant braire à tue tête le Président autour des centrales qu'Areva fera désormais oublier que la contestation existe.

 

 A l'inverse, l'expérience du camp de Valognes va sûrement laisser un magnifique souvenir a ceux et celles qui l'ont vécue.

Humainement, ce rassemblement fut riche de participant/es et d'expériences très différentes.

Il  a eu comme ressort quelque chose de viscéral et de moral, presque plus que de politique.

Ce qui c'est ressenti dans les AG sous le chapiteau bondé, éclairé par quelques ampoules jaunes qui faisaient mal aux yeux, c'était la fierté de partager une fraternité de lutte avec des militants inconnus qui nous étaient si proche.

Des inconnu/es que tout le monde imaginait au bout de la même voie, des centaines de km plus loin.

Sous les mêmes étoiles, dans le même brouillard, les pieds aussi dans la boue, la rage aussi dans les coeurs.

Pour ça, Valognes a été un vrai shoot d'air frais.

Le camp a en plus atteint son but, avec un bon echo médiatique et des idées de fond qui on pu être exposées sur de nombreux médias, au delà des images sensationnelles.

Il a redonné courage au mouvement.

Il a chauffé le coeur aux compagnon/es allemands.

Il a un peu retardé le départ du convoi, ce que beaucoup n'ésperaient même pas.

 

Vu les conditions, c'était en soi une prouesse de trouver un terrain et d'y rassembler 400 personnes.

A l'entrée de l'hiver, plusieurs jours et en milieu de semaine, dans une province très périphérique.

Dans la région la plus nucléarisée du pays le plus nucléarisé de la planète.

Un des bastions. 


Evidemment, camper dans la boue, faire la queue à la cantoche, voir de beaux paysages, partager le crépuscule, ne pas se brosser les dents et s'essayer au look foulard-bottes qui va si bien aux filles, tout ça donnait de l'attrait au voyage : quand on vient se frotter a un convoi radioactif en sachant que les flics ne vont pas vous rater, on essaie de profiter du moment.    

 

Ce qui fait qu'il est très réducteur de limiter le bilan de la mobilisation à des atteintes aux voies et a la destruction d'un véhicule de Police.

 

L'essentiel est que cette mobilisation ait eu lieu, et ait été un succés sur tous les plans.

Car s'il ya un bon maillage du territoire par les associations antinucléaires, qui ont leurs travers et leurs mérites, celles ci ne constituent pas en elles même un "grand" mouvement, c'est a dire quelques chose qui les engloberaient plûtôt que l'inverse.

Peut être, Valognes, c'etait le retour d'un mouvement.

Ou pas

 

A nous de...

A nous deux !

 

 

 

 

 

En annexe, voici le témoignage de l'une des personnes ayant participé au montage du camp.

Nous ouvrons le blog aux témoignages que l'on nous propose, vous pouvez nous les faire parvenir par mail sur le hérisson

 

 

On nous avait promis les plus grandes difficultés avec les populations locales du fait de leur dévotion envers la puissante COGEMA qui les "nourrit" et les arrose d'argent ... des miettes... depuis tant d'années.

De nombreuses années de communication, d'endoctrinement, de propagande, d'asservissement d'une population qui, si elle accepte docilement le seul salaire qu'on lui propose n'en est pas moins consciente de l'absurdité de cette industrie.

Tous savent, même s'ils le nient à voix haute, qu'ils participent à la dissémination du plus effroyable polluant de la planète, tous savent, même s'ils se le cachent, qu'ils vont en mourir, tous savent qu'ils sont condamnés.

Le protocole veut, qu'en cas d'accident comme celui de Tchernobyl ou de Fukushima, le "pont canal" soit détruit, isolant tout le Nord Cotentin et ses habitants du reste du monde.

Les mêmes habitants qui ont rangé cette information au plus profond de leur mémoires, savent au fond d'eux même qu'ils sont condamnés.

Ceux parmi eux qui ont reconnu (un peu tard) le pipeau d'Areva ne peuvent qu'applaudir et encourager l'initiative d'une opposition ouverte à cette grande machination insupportable. Certains l'on fait, ils étaient peu nombreux à oser résister ouvertement à la milice d'état, mais ils étaient innombrables parmi les "locaux" à nous prêter main forte pour que cet évènement voit le jour.

Les publicitaires d'Areva et leurs décenies de mensonges n'ont pu formater la totalité de la population. Certains esprits restent libres. Quant aux autres: Comprendront-il un jour la nécessité de crier aussi fort que possible leur dégout ?

 Qui vivra verra.