Assemblée du CLIS du 17 novembre 2014: Nous prendrait-on pour des lapins de 6 semaines?

Publié le par anarcaviar

Ce soir, lundi 17 novembre, le Comité Local d’Information et de Suivi nous a gracieusement invité à une assemblée afin de nous expliquer, et surtout aux élus et autres VIP du coin, que la ressource géothermique de Bure n’avait rien d’exceptionnel et à quel point cela allait être difficile d’envisager un jour une exploitation géothermique à Bure pour des raisons techniques, alors qu’un centre d’enfouissement de déchets nucléaires… ça serait du gâteau ! (ou plutôt du gruyère radioactif).

Après 1h30 de monologue technico-scientifique et de cartes incompréhensibles, péniblement interrompu par un géologue opposé au projet CiGéo bouillonnant et des « on s’endort » ou des « faudrait pas nous prendre pour des lapins de 6 semaines », les membres présents du Clis, de l’IRSN et du BRGM avaient l’air contents d’eux.

C’était sans compter sur l’intervention d’un membre de l’association Mirabelle, qui connaît bien le dossier et la géologie, et qui a prouvé en 5 minutes que les documents sur lesquels s’appuyaient nos spécialistes étaient inadaptés, incomplets, voire déjà sortis mais modifiés…

Pendant que nos intervenants tentaient de continuer de se sentir à l’aise, d’autres personnes dans la salle n’ont pas manqué de rappeler que le forage EST 443 sur lequel reposent leurs conclusions, faisait l’objet d’un procès dont le jugement sera rendu le 5 janvier prochain, que l’ANDRA figurait déjà sur des documents en 1983 alors qu’officiellement elle ne prospecte dans la région que depuis 1991, que la règle fondamentale de sureté, écrite par eux-mêmes, n’est pas respectée (l'idée ayant était émise d'envisager d'exploiter la géothermie sous le projet CiGéo grâce à des forages en biais ou horizontaux), que les zones concernées par les études ne correspondent qu’à une partie de la zone concernée par CiGéo, et que finalement personne ne sait grand-chose du caractère exceptionnel du sous sol de Bure, hormis que tout est « une question d’ordre de grandeur ».

Les quelques questions posées ont eu leur lot de bafouilles fuyardes et de langue de bois, et nos experts étaient décomposés au point qu’un membre de l’IRSN présent dans la salle se sentit obligé de prendre le relais, tournant en ridicule leur formelle mise en scène.

Nous aurions voulu leur demander si l’humain était une ressource exceptionnelle, mais il était l’heure de quitter la salle.

Assemblée du CLIS du 17 novembre 2014: Nous prendrait-on pour des lapins de 6 semaines?