Le potentiel géothermique du sous-sol de Bure

Publié le par anarcaviar

    La réunion publique du vendredi 13 avril à Bonnet a permis à la centaine de personnes présente d'en apprendre plus sur le potentiel géothermique du sous-sol de notre région, mais aussi sur la façon dont l'ANDRA (1) a procédé pour camoufler ce potentiel qui risquait de compromettre le projet d'enfouissement de déchets radioactifs de Bure.

Voici donc un court résumé de la présentation d'A. Godinot : si vous desirez en savoir plus n'hesitez pas à nous contater sur leherissonvengeur@gmail.com pour être mis en relation avec les personnes qui travaillent sur ce sujet !

 

Quelques propriétés du sous-sol de Bure

¤ L'aquifère Oxfordien (calcaires) est la couche qui repose directement sur la couche argileuse visée pour l'enfouissement des déchets nucléaires. Cet aquifère figure dans la liste des eaux souterraines dites "d'ultime recours" sous le numéro 206 pour la Lorraine (Ministère de l'environnement/BRGM rapport R 38142). En cas de contamination de surface radioactive, chimique ou biologique il faudrait se rabattre sur lui puisque comme écrit la première page de ce rapport : "le caractère vital de l'eau potable, qui ne peut souffrir une défaillance excédant un laps de temps très réduit". Sauf que aujourd'hui, on voudrait truffer le sous-sol de déchets radioactifs quelques décamètres sous cet aquifère !

¤ La zone est aussi connue pour son potentiel géothermique. Les géologues A. Mourot et P. Huvelin l'avaient rappelé : le BRGM (2), service géologique de l'État avait désigné en 1980, coté Hte Marne, un début de cercle correspondant juste à la "zone de transposition" (dans laquelle se trouve Bure, bordée par Gondrecourt) comme de "bonne productivité" (i.e. bon producteur d'eau chaude > 60°C), sans conditionnel tant les caractéristiques géologiques y sont favorables (épaisseur > 100 m; porosité 15 %) :

 

  géo

 

 

Un forage a finalement été fait en 2008, mais les tenants de l'enfouissement annonçaient curieusement un débit d'eau très faible. Un groupe géothermie s'est constitué à la Maison de résistance à la poubelle nucléaire de Bure et la réunion du 13 avril 2012 à Bonnet, village voisin de Bure dont J.P. Remmelé, Maire qui s'oppose à l'enfouissement sous son village, avait prêté la salle des fêtes, en a été la première manifestation publique, sur invitation des Habitants Vigilants du canton de Gondrecourt. Une petite centaine de personnes était présente. A. Godinot, de formation géologique a pu expliquer la raison du faible débit. La direction scientifique de l'Agence du nucléaire, contrairement à l'état de l'Art a fait réaliser les test dans une eau boueuse, une "boue polymère" (visqueuse comme un gel). Résultat l'appareillage était au trois quart bouché. Cela n'a évidemment rien à voir avec la roche dont une petite phase d'un test a pu montrer au contraire qu'elle était bonne productrice, comme prévu. Une particularité du sous-sol de Bure est de posséder des grès jusqu'à une profondeur exceptionnelle et donc de plus en plus chaud avec l'eau qu'ils contiennent (maxi 150°C vers 4200m/niveau mer). Cela représente une richesse considérable et assez inépuisable de géothermie de type moderne qui produit un peu d'électricité (dés que la température dépasse 90°C, par cycle de Rankine) en plus de ramener beaucoup de calories. Si l'on abandonne l'idée d'enfouir là les pires matières que l'humanité ait créé, la zone de Bure pourrait à terme avec un peu de dynamisme devenir plus qu'autosuffisante en énergie 100% du terroir et garantie 365j/365 et pourrait accueillir cultures sous serres, malteries, centre thermal, etc. On pourrait y voir fleurir des centrales géothermiques de cogénération comme celle de Neustadt-Glewe en Allemagne.

 

Nous avons toutes les cartes en main pour décider de l'avenir de notre région. Il existe d'autres choix que de vivre de l'argent sale de l'industrie nucléaire !


 

(1)  Agence Nationale pour la Gestion des Déchets RAdioactifs

(2) Bureau de Recherches Géologiques et Minières